Le vent fouette le visage de Jeanne. La moto fonce dans Paris.
Jeanne aime la vitesse, le corps qui s’assouplit et obéit, docile aux mouvements, aux courbes, aux accélérations, ce mélange de vigilance extrême et d’abandon, de force et de vulnérabilité.
Elle se serre contre lui, accordée, dans son dos, ses jambes contre les siennes, son corps qui vibre avec le moteur, se couche, se relève, file au gré de la vitesse. Elle sourit, heureuse, détendue. Une bouffée de plaisir monte en elle. Il y a longtemps qu’elle n’a plus ressenti une telle liberté, un tel sentiment d’exister.
Elle aime sentir sa chaleur, sa vigueur, ce brin d’audace et d’insolence mêlé d’inquiétude qui émane de lui, son plaisir de la sentir toute proche, sa main qui vient se poser sur sa cuisse à l’arrêt, douce et impérieuse à la fois.
Un feu, deux, place de l’Etoile, ils se faufilent, se glissent entre les voitures, s’échappent, ensemble.
Le reste est loin !