Intimité

Quand l’ombre frôle les corps

L’écorce frémit

et ravive le chant du vent

Rien ne perle du creuset de tes mots

de l’orage de la terre

du feuillage intime

Un regard, là, retient

L’envie de la sève

La lueur des soupirs

L’ombre allume la peau

L’écorce écrit

une contrée

en feu

sans encre ni fils

Que la nuit protège

Bégaiement…

A l’eau
Peau à peau
Ta peau m’est peau
Appeau de mes mains
Appeau de mes reins
Dépôt de mes peaux,
Qui me collent à la peau
Comme pot de colle
Peau d’école décolle

Colle porte ma peau mate
Colle mate ma porte dépôt
Colmate mes pores mes ports
Mate mate mon col ma peau
Mate le peu de peau
Le peu de pas
Mate le port maternel
Mon éternelle sempiternelle
Peau de ma peau de ta peau
Terre ma terre maternelle
Pot de terre dépôt du repos

En pause de ta peau
Pause de posture
Posture ou imposture imposée
Pause du repos imposé
Imposé posé reposé
Peau à peau reposé déposé
A l’eau de l’aube
De demain
De mains
Peau à peau

Instants…

Ondée de ta main
Mon corps frissonne.
Une paume chemine,
Velours bavard de ma peau
Sein cueilli, ventre habité
Chaleur en alerte.
Insistant, conquérant, intime
Ton corps comme un feu.
Braise incandescente ouverte en moi
qui se nourrit de ton voile.
Une vague, une ampleur.
Envie de toi, envie de nous.

 

corps à corps

D’après la photo de Dominique André Woisard

Image

Une rondeur se dessine, 
Une glissade de la peau, 
Et le sein parle, 
La chemise lui ouvre la voie

Douceur onctueuse du corps
Clarté prudente de la nudité, 
Velouté offert de la peau, 
Qui es-tu, corps sans visage, désir sans nom ?

Une main s’avance, 
Un geste court, goûte et savoure l’instant.