Ce texte est issu d’un petit exercice. Le texte en italique n’est pas de moi. Il s’agissait d’en écrire une suite… A vous de découvrir.
C’était par une nuit très claire, quelque part où le soleil est épuisé de baisers, de caresses, et de chants indiens. J’étais un Indien. Nous étions des Indiens. C’était par une nuit la plus claire de l’an, quelque part où la lune jalouse et amoureuse se glisse en cachette, comme elle le fait une fois par mois – à peu près. C’était aujourd’hui. C’était maintenant. Les oiseaux chantaient comme rarement, à une heure inhabituelle pour ce genre de chants. Les hommes, des hommes, tambourinaires impénitents, jouaient des rythmes improbables et la magie suintait de leur peau comme une lueur invisible, comme une sueur sacrée. Il était presque dix heures. Moi je ne sais plus très bien. C’est loin, maintenant. Très loin.
La nuit installait son poids et sa torpeur. La lune repoussant l’épaisseur de l’obscur. Une nuit lourde et claire à la fois. Le rythme des tambours lancinant, répété, inexorable, pèse. Angoissant. Il résonne en moi en échos fracassants. Je suis là à l’écart. Je ne sais rien. Même la lune n’est d’aucun secours. Je distingue au loin les autres, les autres indiens. Comme une houle incontrôlable, je les vois danser, sauter, s’écraser sauvagement quand le corps s’épuise. Se relever, s’embraser portés par la vague des tambours que rien n’arrête.
Pourquoi suis-là, loin d’eux ? Ecarté, rejeté, renié, enfermé.
Je ne sais pas, je ne sais plus, j’ai peur. Une peur sourde, sans réponses, une peur que les tambours laissent sans repos. Une peur d’autant plus grande que je ne comprends rien.
Je sens une folie monter de la danse. Les hommes, des hommes hurlent par delà les tambours, leurs cris percent la nuit, brisent la magie. Y a-t-il encore quelque chose de sacré dans cette sueur furieuse ?
Et ils viennent, les tambours approchent. Leurs voix oppressantes envahissent la tente. Leurs échos résonnent en moi.
Je ne sais plus qui je suis. Je suis seul. Ils sont beaucoup. Ils sont fous.
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