Un ciel rouge sang

Tu as vu ? Le ciel est rouge. Il flamboie, noyant la douleur du monde dans un feu délirant.

Je sais ! Je ne dois pas te parler de cette douleur, ni de violence. Encore moins de mots manqués ou de rendez vous cassés. Et surtout pas de ces nouvelles noires que jettent nos écrans.

Je sais ! Tu ne veux pas entendre, ni voir, ni ressentir. Je sais, c’est trop. Trop de cris qui lacèrent le cœur, trop de griffes dans le corps, trop de lances dans les yeux.

Je sais ! Tes mains sont trop petites, ton cœur trop fragile, tes yeux trop éblouis, tes pas trop mesurés. Je sais ! Ces morsures-là je les connais.

Mais peut-être faut-il laisser le ciel flamber avec grandeur et aller sur le chemin où d’autres marchent. Juste là, tout près. Pas avec le monde entier. Pas une course folle. Simplement mesurer ton pas à celui d’un autre, partager une voix, toucher ses rêves, regarder ses mots et entendre sa vie.

Pas loin, pas trop. Juste ça.

Et dans le ciel rouge de sang, la douleur ne sera plus seule.