Et si…

Quand regarder votre enfance, c’est l’antre noire, sans lumière, sans filtres où rien de transparaît ne parle ni se tait.

C’est ça mon nom

Quand le vent balaie les rochers, transporte le sable, rugit votre peine, croque les vagues, lave la mer… et vous.

C’est ça mon nom

Si l’aube sort de sa torpeur et pose le jour en espoir, vous enveloppe de son sommeil évanoui, ronronne au coin du café.

C’est ça mon nom

Si cette main caressante, exploratrice, poignante glisse. Aux mots de votre peau. En un indéfini interminable. Sans autre langage que le plaisir

C’est ça mon nom.

Et si le brin d’herbe, l’épervier, les gravillons, Et si l’âtre gorgé de feu, Et si la terre grasse à mes mains, Et si le lézard immobile, Et si le bourgeon, l’abeille, la limace vorace, Et si le souffle du sol, la fermeté du ciel,

C’est ça mon nom.

Alors je reste.

A la manière de Charles Brautigan

Empiéter

Les pieds se sont mis en route

Cahin caha

Assise vacillante, incertaine

A cloche cailloux

Comme un chemin troué

Pieds ordonnés serrés

Mort de peur

Pieds curieux

Hasardeux malicieux

Pieds ventrus gonflés

Imbus orgueilleux

Pieds crochetés accrochés

Un peu sangsues un peu vampires

Pied dans la porte

Indiscrets intrusifs

Coup de pied au cul

Amour décalé

Pieds dans les sables

Aveuglés, embrouillés

Pied au mur

David contre Goliath

Pieds nus

A découvert fragiles

Pieds pressés empressés

Horloge déglinguée

Marche à pieds

En retard

Pied de nez

Une offense

A pied d’œuvre

Puit d’angoisse

Portrait en pied

Droit devant