J’te croise dans la rue
Au sol, aux fumées qui puent
Ton regard d’enfant
Brûle mes souvenirs d’antan
Alors je marche loin, mâche mes remords
Mords le bien, prends le mors aux dents
Pour fuir comme une petite mort
La folie de ce temps
brise ta vie d’enfant
Ta main,
ta petite main,
accrochée à ta mère,
bouée à la mer
port, boussole ou ancre
certitude fragile, mots sans encre
Ce cri d’injustice
monte
Ce juste cri
Comme une honte
Et mon impuissance
indécente
En excuses, alibi ou absence
Voile pudique
Ou faiblesse publique
Ronge l’instant
Encore et encore
J’te croise dans la rue
Loin des gens, loin des vies
Exclu à part, comme nu
Sans chemin
Sans demain
Sans lit
Ton regard profond
Signe l’abandon
Je te croise là, ce matin, ce jour
Et d’un coup, mes pas font demi-tour
Croiser ton regard
Comme un dard
Poser un geste en retard
Oser le reste sans retard
Ici, là
Juste là
Honteux
Comme je peux.
il est à peine 7 heures. Malgré le changement d’heure du week-end dernier, il fait encore nuit. Un rêve étrange m’a sorti du sommeil, alors je lis. En quelques clics, surfant sur Facebook, j’atterris sur ton blog. A mi-voix, pour ne pas réveiller mon fils qui dort dans la chambre d’à côté, je tente de trouver le flow pour lire ton slam. Au milieu de la rue, avec tes mots, je passe devant sans m’attarder, pris par la honte, je reviens en arrière et mon regard est attrapé par celui de l’autre humain, salutations, attentions partagées …