Fin de nuit saturée de bâillements, des lourdeurs du matin hâtif,
saturée de phares, d’ombres tournantes,
saturée de valises à roulettes et de petits pouvoirs abusifs,
saturée d’obéissance de petits moutons enlevant sans broncher écharpes, chaussures, ceintures, et quoi d’autres encore ? Pour grimper au 7ème ciel avec Air France ?
Je me suis demandée pourquoi ne pas me mettre directement en sous-vêtement pour éviter les allers-retours par le portail métallique sous le coup d’injonctions brèves et cassantes. J’aurais sans doute réveillé tout le monde !
L’aube à Nice a avalé toutes les pluies de lumière saupoudrées dans la campagne,le bleu de la nuit engourdie, celui de la mer massive, pour un atterrissage en plongée vers la lumière.
Le soleil rond, rouge, impérieux court sur la ligne d’horizon noire, au-delà des tarmacs, des camions, du béton. Le jour est là et nos pas pressés, nos sécurités démultipliées, nos couloirs démesurés risque bien de nous faire passer à côté de ce joli miracle.