Venise

L’eau coule sous les ponts, caressant les pieux, frôlant les seuils, éclairant les vitraux de ses reflets de l’ombre. L’eau dessine les routes, chemins improbables aux détours mystérieux. L’eau flotte, accueille, élargi l’espace, ourle les édifices, ondule, épouse les coques, caresse. Les jardins dépassent des murs. Les ponts mènent on ne sait où, les persiennes entrouvertes ou les voiles clos gardent le frais, l’intime. On ne sait trop ce qui se trame dans la pénombre des palais et des chambres.
Venise comme un secret.

Entre quais et ponts, églises et lieu de fête, impasses et places pavées, rien n’est écrit du chemin à prendre. Il y a comme une audace mêlée de discrétion et les pas vous mènent selon l’humeur de l’instant, sans trop se préoccuper de vos souhaits.
Venise comme un dédale.

Des siècles durent et perdurent, se dressent là pour nous. Des siècles plus ou moins fiers, plus ou moins vaillants, porteurs de splendeurs parfois bancales, parfois éblouissantes. C’est le temps têtu, obstiné.
Venise comme le temps étiré.

Les baisers sous les porches, l’ampleur de la lagune, la musique aux terrasses laissent une saveur particulière aux sentiments. Que restent-ils de nos amours quand le temps s’y arrêtent ? Peuvent-ils cueillir la flamboyante saveur du soleil couchant, pour annoncer, demain, l’eau neuve de l’aube ?
Venise comme un amour inlassable.

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