Résonance

L’air a porté un oui
Musique inachevée
D’un non enfoui
Musé en écho
Au loin
Résonance d’une vie
Arrachée aux entrailles
Bercée au vent cinglant
Lavée de sa boue

Le nom d’un rêve
Élargi à demain
Ouvre le cœur
Vague désir d’un oui chuchoté
Au pari de l’ampleur.

Combat

L’aube se colore de l espoir du jour
Les nuages engrangent le feu éphémère
Parole de la violence du désir

Les mots de la nuit résonnent
De l’écho de la pièce vide
De l’urgence de la solitude acquise
Le crépuscule entre feu et loup
A ouvert un souffle inconnu.
Et il flamboie malgré le soir
Nourri des pépites de l’aube
Enroulant dans son sillage
Les balbutiements du jour.

Timide, furtive, elle rougeoie,
Son mur de glace brûle
A la douceur abyssale du regard attentif

L’aube a franchi le pas de la lumière
Affrontant les démons qui la hante
Le jour la transcende
Déployant les feux encore vierges.

Esclavage

Le sillon creusé du malheur dessine les questions sur ton visage. Dans le noir de la cale malmenée par les coups sourds de l’océan, je ne peux oublier ton regard. Il sonde ces impossibles trahisons, ces départs improbables, ces routes sans retours. Et ce vent qui souffle encore et encore.

Entravés dans l’amoncellement des corps et des pleurs, nos regards sont nos épées, nos encres, nos flambeaux. Ils écrivent par-delà la révolte, la foi ancrée au plus profond de nos êtres, celle que rien ne peut réduire. Comme le souffle de ce vent vorace.

Ton regard est souverain, de ce royaume au bord des larmes, cueillant inlassablement cette pépite du cœur. Il porte l’audace de ce temps étiré à l’ampleur du désespoir, une audace de coureur de fonds, une audace de fer, une audace de feu.

Ce vent ennemi épuise nos corps. Pareil aux singes bruyants et fuyants, harcelant les plus fragiles. Ce vent ne répond pas à nos questions sans mots. Il est le silence de la brousse vide de nos larmes. Et il souffle, encore et encore, lave nos regards, soigne nos sillons de peur, avale le temps interminable. Devenant notre allié au chemin de patience, au creuset de l’espoir.

Ton regard me hante, il souffle la musique ténue d’une autre vie, d’un pied marchant sur une terre nouvelle, d’un chant aux accents d’une histoire, que toi seule peut encore raconter. Ton regard a conquis mon royaume au bord de sombrer. Sculptant nos corps, épousant nos désirs perdus, ouvrant un envol.

Ton regard me caresse, ma main te cherche, nos peaux s’épousent. Rien ne peut arrêter le triomphe de la vie, nous en sommes la preuve.