Cousu de fil blanc

Tu es ma petite main
Aux poings fermés
Le matin du jour
Où je suis née de toi
 
Tu es ma petite main
Aux doigts qui se nouent
A mon doigt gouvernail
Pour le courant inconnu
 
Tu es ma petite main
Ourlant de ton rire
L’instant empesé
L’enrobant de ta joie
 
Tu es ma petite main
Au tracé hésitant
Explorant chaque instant
Comme un trésor débordant
 
Tu es ma petite main
Glissant l’au revoir impatient
D’une douceur masquée
Pour courir vers les tiens
 
Ourle et cours petite main
Bâti chaque pan
De ton manteau de voyage
Demain est là
Pour toi
Cousu de fil blanc

Paix

Il règne dans le salon de la grande maison, une calme douceur. Allongée dans la grande bergère, Marie feuillette un catalogue.

Les petites jouent en chuchotant. Elles échangent les instructions indispensables au bon déroulement du « on disait que… ». Le ballet des feuilles, feutres et plateaux portent de mystérieux messages qui nous échappent. Petits pas de souris, rire dans les yeux, elles mijotent leur plaisir sans rien perturber.

Les adultes sont éparpillés de ci delà, entre livres et jeux, finissant thé et café au rythme de la pause. Le vent souffle dehors, cherchant à repousser les nuages gris qui plombent le ciel.

Rien de triste, un passage qui bouge feuilles et champs, une musique du silence, une petit vigueur pour les cœurs, nourrie par cet instant de paix.